Fête le 13 Février
Sainte Catherine de Ricci (1522–1590) est une mystique dominicaine italienne connue pour sa profonde dévotion à la Passion du Christ, ses dons spirituels, et les visions qu'elle a reçues. Sa vie est marquée par une intense vie de prière, des expériences mystiques uniques et une grande influence sur la vie religieuse de son temps.
Nom de naissance : Alexandrine de Ricci (en italien, Alessandra de’ Ricci).
Naissance : 23 avril 1522 à Florence, en Italie.
Entrée en religion : À 13 ans, elle entra au couvent des Dominicaines de Prato (Toscane) et prit le nom de Catherine en l'honneur de Sainte Catherine de Sienne.
Rôle : Elle devint la prieure du couvent et consacra sa vie à la prière, la contemplation, et la direction spirituelle.
Catherine de Ricci fut connue pour sa piété précoce et son humilité. Elle avait une grande capacité d’écoute et de discernement, ce qui la rendit très sollicitée comme conseillère spirituelle.
Sainte Catherine de Ricci (1522–1590) est particulièrement connue pour ses expériences mystiques uniques, qui ont marqué sa vie spirituelle et son héritage. Voici les principales manifestations mystiques qui lui sont attribuées :
1. La Passion Mystique
L'expérience la plus célèbre de Sainte Catherine est son identification mystique avec la Passion du Christ. Pendant environ 12 ans, elle revivait chaque semaine les souffrances du Christ, en particulier du jeudi midi au vendredi après-midi. Voici les caractéristiques de cette expérience :
Extases : Durant ces heures, elle entrait dans un état extatique profond, ressentant physiquement et spirituellement les douleurs du Christ, comme s'il s'agissait de son propre corps.
Stigmates : Elle portait les stigmates (les marques des blessures du Christ sur les mains, les pieds et le côté), bien que ces marques ne fussent visibles qu'à certains moments et pas en permanence.
Témoins : Ces phénomènes étaient observés par ses sœurs du couvent, qui confirmaient la réalité de ses extases et de ses souffrances.
2. Le mariage mystique
Comme de nombreux grands mystiques chrétiens (par exemple, Sainte Catherine de Sienne ou Sainte Thérèse d'Avila), Catherine de Ricci a vécu une union mystique avec le Christ, souvent appelée "mariage spirituel" ou "mariage mystique".
Cette expérience représente un profond degré d'union spirituelle, où l'âme devient une avec Dieu dans l'amour divin.
Elle recevait des visions intimes du Christ, qui lui parlait et la guidait dans sa vie religieuse et dans ses décisions.
3. La bilocation
Sainte Catherine est également célèbre pour avoir vécu des phénomènes de bilocation, où elle apparaissait en deux endroits en même temps. Voici quelques exemples documentés :
Elle aurait rendu visite spirituellement à saint Philippe Néri, un prêtre italien contemporain, alors qu'ils ne se connaissaient pas physiquement. Philippe Néri confirma qu'il avait vu Catherine à Rome, bien qu'elle n'ait jamais quitté son couvent à Prato.
Ce don lui permettait d'assister des personnes éloignées, notamment pour les consoler ou les guider spirituellement.
4. Les visions célestes
Sainte Catherine recevait fréquemment des visions de la Vierge Marie, du Christ et des saints. Ces apparitions lui révélaient des vérités spirituelles, la consolaient dans ses épreuves, et lui donnaient des instructions pour sa communauté et les âmes qui lui étaient confiées.
5. Les prophéties
Sainte Catherine avait un don prophétique. Elle prédit des événements futurs, tant au niveau personnel qu’au niveau collectif, et ses prédictions se réalisèrent souvent. Ces prophéties renforcèrent sa réputation de sainteté parmi ses contemporains.
6. Union à la Trinité
Dans ses moments de prière et de contemplation, elle vivait une union mystique intense avec la Sainte Trinité, une expérience d’amour divin qui dépassait l’entendement humain. Ces moments d’union laissaient en elle une paix et une joie profondes, malgré les souffrances physiques et spirituelles qu’elle pouvait endurer.
7. Lumière intérieure et direction spirituelle
Catherine avait un don de discernement spirituel exceptionnel, inspiré par ses expériences mystiques. Elle pouvait percevoir les besoins intérieurs des personnes qui venaient la consulter, ainsi que leurs luttes spirituelles. Cela faisait d'elle une conseillère spirituelle recherchée, même par des personnalités importantes de l'Église.
La vie de cette Sainte est l'une des plus prodigieuses, par les ravissements, les extases, les grâces extraordinaires de tout genre qui la remplissent. Catherine naquit à Florence en 1522.
Dès l'âge de trois ans, on la voyait s'exercer à la prière, rechercher la solitude et le silence pour s'y livrer plus à l'aise, et sa prière était si recueillie, qu'elle y paraissait l'esprit absorbé en Dieu, et comme plongée dans la contemplation de Ses mystères.
La Passion de Jésus-Christ était déjà l'objet des vives ardeurs de son amour, et elle préludait par ses exercices enfantins à cette admirable dévotion envers Jésus crucifié, qui est le caractère le plus éclatant de sa vie.
Elle prit le voile à treize ans, chez les Dominicaines. C'est à l'âge de dix-neuf ans qu'elle reçut cette grâce inouïe de voir changer par Notre-Seigneur son coeur en celui de Marie.
Quelques mois après, elle eut une mémorable extase de la Passion, qui dura vingt-huit heures, et dans laquelle elle assista successivement au détail de toutes les scènes de la Passion du Sauveur, paraissant elle-même, par ses gestes, subir chacun des supplices dont elle était témoin. Ce spectacle devait se renouveler toutes les semaines pendant les douze dernières années de sa vie. On entendait, dans ces extases, la Sainte pousser des exclamations de douleur et d'amour. Quelle impression pour les innombrables témoins de ces merveilles!
Le cachet de la vertu véritable, c'est l'humilité; un seul fait montrera que Catherine était bien conduite par l'esprit de Dieu. Elle avait appris que ses soeurs s'étaient plu à écrire, pour en garder le souvenir, la relation de toutes les grâces et faveurs extraordinaires dont le Ciel l'avait comblée. Elle n'eut point de repos avant d'avoir mis la main sur tous ces écrits. Un jour, pendant que ses soeurs étaient à l'office, elle entra dans leurs cellules, s'empara de tous les manuscrits qu'elle put rencontrer, les mit dans un sac, et, le portant à la soeur boulangère, qui chauffait le four: "Tenez, lui dit-elle, brûlez vite tout ceci, car malheur à nous si on le trouvait dans la maison!"
Sa dernière prière fut le Pater noster. Le couvent retentit alors des chants harmonieux des anges. En différents lieux, de saints personnages eurent la vision d'une magnifique procession de Saints et de Saintes; au bout du cortège, Jésus conduisait en triomphe Sa glorieuse épouse.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950