On récite chaque jour :
Je vous salue Joseph,
vous que la grâce divine a comblé,
le Sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux.
Vous êtes béni entre tous les hommes et Jésus,
l'Enfant divin de votre virginale Epouse est béni.
Saint Joseph, donné pour Père au Fils de Dieu,
priez pour nous, dans nos soucis de famille,
de santé et de travail, jusqu'à nos derniers jours,
et daignez nous secourir à l'heure de notre mort.
Amen
suivi d'une méditation quotidienne :
Jour 1:
La discrétion des Évangiles à ton propos, saint Joseph, est sans doute le plus bel éloge qu'ils pouvaient te faire. Avec toi, tout est simple : Dieu parle, tu obéis. La foi te suffit : c'est elle qui éclaire ta nuit ; sans tarder, tu te mets en route sur les chemins de l'espérance pour accomplir le ministère de charité que ton Seigneur te confie. Ta seule récompense : être le serviteur de la joie du Père en t'effaçant à l'ombre de sa gloire. Ce qu'a proclamé saint Jean Baptiste, tu l'as vécu avant lui : "Qui a l'épouse est l'époux ; quant à l'ami de l'époux, il se tient là, il l'écoute, et la voix de l'Epoux le comble de joie. Telle est ma joie, elle est complète. Il faut que lui grandisse et que moi, je diminue."
Bien avant les Apôtres, tu es entré dans la joie parfaite d'une vie livrée par amour, dans la joie du Père, du Fils et de l'Esprit, Joie unique des trois Personnes qu'avec Marie ton Epouse, tu fus le premier à accueillir. Qu'elle était douce et pénétrante cette Joie de la sainte Famille ! Comme un soleil elle illuminait votre vie : plus ardente que la peur lorsque la vie de l'Enfant fut menacée, plus profonde que toutes les vicissitudes, dont vous ne fûtes pas épargnés, plus forte que l'habitude, dans le quotidien de la vie cachée.
Saint Joseph, apprends-nous à découvrir au cœur de nos vies cette perle précieuse de la Joie de l'Esprit. Que nous vivions comme toi dans la simplicité de la foi ne cherchant rien d'autre que la volonté de Celui qui le premier nous a aimés.
Jour 2 :
« Saint Joseph, protège-nous ! ”
Ce cri qui s'élève spontanément du cœur de tes enfants depuis tant de générations, résume si bien ta mission auprès de Jésus, de Marie et de chacun de nous. Lorsque l'Ange te fait signe, c'est pour te demander de prendre chez toi, sous ta protection virile et tendre, celle qui porte en son sein le Sauveur du monde. Tu protège la Mère de la honte de la répudiation et des curiosités indiscrètes , tu protège l'Enfant de la jalousie meurtrière d'Hérode, tu protège ton foyer des représailles d'Archélaüs, mais ton action protectrice ne se limite pas à ces moments essentiels de ta mission : c'est tous les jours que tu veilles, avec une vigilance de chaque instant, sur la Mère et son Enfant.
Combien de fois Jésus ne s'est-il pas réfugié dans tes bras, et Marie ne s'est-elle pas abritée près de toi : ta simple présence rassure, ton regard apaise, ton sourire réconforte et donne courage. Avec toi, main dans la main, Jésus découvre le monde, de qui aurait-il peur puisque son papa l'accompagne ?
Marie peut s'abîmer en oraison : elle sait que veille son fidèle compagnon. Sous ta vigilance discrète et sûre, la vie peut s'écouler, simple et pure. Tu continues à protéger l'Eglise dans sa marche vers la patrie car elle est la famille de Dieu que le Père te confie ; aussi est-ce avec confiance que nous nous blottissons contre toi sûrs que dans ton amour tu ne nous repousseras pas. Garde-nous chaque jour de notre vie, protège-nous des embûches de l'Ennemi. Et quand viendra l'heure de la fin du voyage, que dans tes bras nous fassions le grand passage.
Jour 3 :
Quand on connaît l'importance des parents dans la croissance psychologique de l'enfant, on ne peut qu'être émerveillé devant la grandeur de ta mission, saint Joseph. Bien sûr, tu n'as pas agi seul : il y avait à tes côtés Marie, l'Immaculée. Mais vos missions étaient complémentaires et si l'exemple de la Vierge-Mère a pu t'inspirer, c'est néanmoins à toi seul que revenait d'assurer la paternité de cet Enfant nouveau-né.
Quel vertige : c'est en réponse à ton appel que s'éveille la conscience humaine du Verbe de Dieu ; c'est toi qui l'invite à oser l'aventure de l'altérité, de la liberté et de la responsabilité. C'est par ta parole que tu éveilles sa parole, et il te répond comme un fils à son père. C'est en t'écoutant qu'il structure sa pensée, c'est à ton école qu'il forme sa volonté, c'est en vivant avec toi qu'il canalise son affectivité, c'est dans le dialogue avec toi qu'il oriente son imagination ; c'est dans ton regard et ta parole qu'il puise la confiance qui fait de lui un homme.
Marie et Joseph, vous savez combien nous sommes blessés dans ces relations fondamentales de notre humanité. Venez guérir en nous les blessures de la maternité et de la paternité qui nous empêchent d'accéder à la vraie liberté et à la pleine maturité. Que ton regard plein de bonté et ta parole empreinte de douce fermeté, Saint Joseph, nous redonnent espérance et nous libèrent pour la mission que le Seigneur nous a confiée. Qu'à travers ta bienveillante paternité, notre Père des cieux nous recrée comme ses fils bien aimés à l'image et à la ressemblance de son Premier Né
Jour 4 :
Ce n'est pas nonobstant l'œuvre de Dieu en ta fiancée que tu es invité néanmoins à la prendre chez toi, mais au contraire, c'est parce que ce qui est engendré en elle vient de l'Esprit que le Seigneur te la confie. Moïse fit un détour au désert pour mieux voir un buisson qui brûlait sans se consumer, mais le Seigneur ne lui permit pas de s'approcher, car la terre sur laquelle il se tenait était sainte. Toi Joseph, tu contemplais quotidiennement Marie la pleine de grâce, véritable Buisson ardent dont Dieu voulut qu'il soit planté sur ta terre virginale. Dieu se fit connaître à Moïse comme le Dieu des Pères, et lui révéla le tétragramme sacré, gage de sa présence bienveillante auprès de son peuple ; mais c'est à toi que revint, Joseph, de nommer le Verbe fait chair et de faire connaître au monde le seul nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés.
Si Moïse eut la mission de faire sortir le peuple d'Israël du pays de servitude, par toi, Joseph, s'accomplit la prophétie d'Osée : "D'Égypte j'appelai mon fils". En ramenant l'Enfant divin en Terre promise, tu annonçais l'événement de la Résurrection, dans lequel Dieu révèle pleinement cette paternité que tu as si bien préfigurée. Nous n'en finirons pas de proclamer tes grandeurs, o saint Joseph ; l'Ecriture dit de Moïse qu'il était le plus humble des hommes, mais il ne fait pas de doute qu'en ceci encore il ne faisait qu'annoncer ton humilité.
Grand saint Joseph, dispose-nous à accueillir comme toi dans nos vies Jésus et Marie ; apprends-nous à les contempler et à nous rassasier de leur présence ; ramène-nous sur notre terre lorsque nous nous égarons loin d'eux et de l'Evangile. Enseigne-nous comment invoquer avec respect et amour le doux Nom du Sauveur pour qu'il soit toujours sur nos lèvres et dans nos cœurs comme il le fut dans le tien et celui de Marie.
Jour 5 :
L'Esprit de joie et de paix reposait en plénitude sur ton humble demeure, saint Joseph, et la tristesse ne trouvait pas d'abri sous ton toit. Pourtant les épreuves ne te furent pas épargnées, mais tu puisais ta consolation en Jésus et Marie, et ta force dans l'obéissance au dessein de Dieu.
L'Esprit consolateur t'a visité bien avant les Apôtres pour que tu puisses à ton tour consoler ceux qui t'étaient confiés. Ainsi ton épouse trouva-t-elle auprès de toi la chaste consolation dont elle avait besoin dans les moments difficiles de la vie cachée, et Jésus lui-même voulut-il chercher consolation dans les bras de son papa tout au long de son cheminement d'enfant et d'adolescent. A travers toi, o bon saint Joseph, c'est le visage de tendresse de notre Père des cieux qui se révèle en transparence.
Aussi venons-nous, comme Marie et Jésus et pleins de confiance chercher auprès de toi la consolation dont nous avons besoin, pour porter dans la paix et le courage les épreuves de notre vie quotidienne. Aide-nous à garder au fond de nos cœurs cette joie qui ne te quitta jamais, et apprends-nous à demeurer comme toi disponibles à tous nos frères qui cherchent un peu de réconfort et de consolation au long de la route vers la Cité Sainte où notre Père essuiera toutes larmes de nos visages et nous introduira dans la joie parfaite de ses enfants.
Jour 6 :
Tu aimais ton métier, saint Joseph, et tu étais fier d'appartenir à la corporation des charpentiers : n'est-ce pas parmi eux que Dieu s'était choisi ses meilleurs rabbins ? Mais la situation économique d'un artisan de village n'était guère brillante ; aussi devais-tu travailler dur pour apporter à ta famille ce dont elle avait besoin pour vivre décemment. Quelle émotion cependant pour toi de nourrir le Fils de Dieu, le vrai Pain du ciel dont le Père voulait rassasier ses enfants, de pourvoir aux besoins de la Parole de vie dont il voulait nous combler, sans oublier Marie, sa Mère immaculée.
Très tôt tu pris avec toi l'enfant divin pour lui enseigner ton art ; tu lui transmis le goût du travail bien fait, et ta parole tomba dans une bonne terre, puisque saint Justin rapporte au second siècle qu'on vantait en Palestine, la qualité des charrues sorties de l'atelier de Jeshoua ben Youssef de Nazareth.
O bon saint Joseph, protège les jeunes de notre temps de la technolâtrie ; apprends leur à aimer le travail manuel et à respecter la condition ouvrière en se souvenant que le Fils de Dieu pendant près de trente ans a exercé l'humble métier d'artisan charpentier. Souviens-toi enfin de tes angoisses dans les moments de disette et les temps de chômage, et viens en aide à tous ces pères humiliés qui ne parviennent plus à subvenir aux besoins de ceux qui leur sont confiés.
Jour 7 :
L'Evangile nous dit que tu étais "juste", Joseph, c'est-à-dire ajusté à Dieu, à sa loi, à ses commandements. Par ton obéissance scrupuleuse des préceptes du Seigneur, tu voulais lui témoigner ton amour et ta fidélité. Et c'est parce qu'il savait qu'il pouvait compter sur toi que le Seigneur te choisit pour être le père de son Fils dans des conditions qui exigeaient une confiance sans borne. Tu avais appris, en juif pieux, à t'en remettre en toutes choses à la fidélité de ton Dieu ; et puisqu'Il voulait te confier ce ministère, tu ne doutais pas qu'Il te donnerait le moyen de l'assurer.
Tu t'es donc appuyé sur ce don présumé pour devenir ce que Dieu attendait de toi. Et c'est ainsi, par cet acte de confiance, que tu participas réellement pour la part qui t'échut, à la paternité de Dieu à l'égard de son Fils. Tu avais accueilli avec les paroles de l'Ange ton identité profonde, celle qui s'enracine en Dieu ; et c'est encore en Lui que tu puisais la force de la fidélité, demeurant ferme dans toutes les nuits et toutes les épreuves. T'identifiant entièrement à ta mission, tu t'enracinais chaque jour davantage dans la vérité de ton être et le sens de ta vie, découvrant ainsi la paix que nul ne pourrait te ravir.
Serviteur fidèle qui es entré pour toujours dans la joie de ton Maître, apprends-nous comme toi à nous recevoir de Dieu à nous ouvrir toujours plus à la mission qu'il nous confie et à puiser dans le regard de Jésus et de Marie la force de la fidélité qui conduit à la vraie liberté et à la vie
Jour 8 :
Sans doute, tu n'as pas beaucoup dû intervenir pour redresser et corriger Jésus, bon saint Joseph ; mais tu auras tout le loisir d'exercer ce ministère en faveur de ceux qui se reconnaissent pour tes enfants.Nous n'avons pas l'innocence de ton divin Fils, mais du haut du ciel, c'est en lui que tu nous vois, et c'est vers lui que tu nous conduis à travers ta patiente pédagogie paternelle. Certes la correction fait toujours un peu peur, mais nous sommes tellement sûrs que venant de toi elle ne dépassera pas ce qui convient ; aussi osons-nous te demander de nous corriger et de nous reprendre chaque fois que nous nous écartons du droit chemin.
Ouvre nos yeux pour que nous puissions reconnaître ces châtiments salutaires que nous recevrons de ta bonté, comme des signes de ta paternité et des invitations à la conversion.
Ne te décourage pas devant nos rebellions et nos aveuglements : nous sommes des enfants à la nuque raide et bien blessés par le péché ; mais souviens-toi du Sang que Jésus pour nous a versé et de la gloire qu'il veut nous partager. Merci Saint Joseph de nous conduire avec douceur et fermeté à travers les ombres et clartés de notre temps jusqu'au jour où nous reposerons enfin en sécurité dans la Jérusalem céleste où tu nous attends
Jour 9 :
Bon Saint Joseph, toi qui veillas avec tant de sollicitude sur la Sainte Famille, nous te confions nos familles naturelles et religieuses : garde-nous dans l'unité de l'Esprit par le lien de la paix (Eph 4,3). Eloigne de nous le Diviseur et le Menteur, et apprend-nous à demeurer dans la lumière de la charité. Tu sais combien nos cœurs blessés sont portés à juger et à critiquer ; combien ils sont menacés par les vers de la jalousie et de l'envie ; la colère est tapie à notre porte, et les sombres nuages de l'amertume et de la rancœur obscurcissent le ciel de notre âme.
Apprends-nous à partager le pain quotidien du pardon sans lequel aucune fraternité ne peut subsister ; fais de nous des artisans de paix en étant des serviteurs de ta miséricorde ; aide-nous à obéir au précepte du Seigneur : "aimez vos ennemis, faites du bien sans rien espérer de retour" (Lc 6,35) afin de devenir fils de "votre Père qui est aux cieux." (Mt 5,44-47).
Saint Joseph nous te confions encore nos cœurs, et nos âmes, nos communautés et nos familles, afin qu'y règnent toujours la paix du Christ puisque tel est le terme de l'appel qui nous a rassemblés en un même Corps (Col 3,15). Réveille en nous le sens de notre responsabilité, et fais de nous des serviteurs fidèles et dévoués de cette unité. Pour laquelle Jésus priait si instamment son Père : "Qu'ils soient un comme nous sommes un : moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaits dans l'unité, et que le monde reconnaisse que tu m'as envoyé." (Jn 17, 22-23).
Père Verlinde - www.fsj.fr